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Matthieu AUDUBERT - Viticulteur

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C'est une conviction personnelle

Matthieu AUDUBERT cultive les Vignobles Mallet-Audubert  en AOC Bordeaux rouge et certification HVE3.
Il fait partie depuis 2012 du dispositif expérimental de la Chambre d’agriculture de la Gironde « VERTIGO »  (Maximiser les couverts végétaux pour une gestion durable des sols)  depuis 8 ans et engagé depuis 2019 dans le programme Agrifaune.

Engagement dans le programme et partenariat

Matthieu AUDUBERT a débuté sa démarche agro-écologique avant VERTIGO et Agrifaune en s’impliquant dans le projet EcoViti dans le but de réduire ses intrants. Dans cette optique, les engrais verts en inter-rangs ont été mis en place : « Je sortais de l’école et j’étais de fait, intéressé par la mise en place de pratiques moins préjudiciables pour notre environnement naturel. » 

Agrifaune traite des aspects biodiversité (mesures faune auxiliaire) et permet de voir l’impact de la mise en place des pratiques alternatives au niveau des couverts végétaux du projet VERTIGO.

Les actions sont menées en partenariat avec le programme VERTIGO qui est un réseau de parcelles viticoles où des expérimentations sont menées depuis 2012. Ce projet a pour intérêt de promouvoir les couverts végétaux inters-rangs, naturels ou semés, dans le vignoble bordelais. Le programme Agrifaune en Gironde (en partenariat avec la Chambre d’agriculture) s’est appuyé sur ce réseau pour trouver des parcelles expérimentales. 

Actions mises en place 
Interculture
Viticulture

 Dans le cadre de ce projet, des couverts semés ou naturels ont été mis en place dans les inter-rangs viticoles. Pour le besoin de l’expérimentation, une zone est dite « expérimentale » et une zone est conservée comme « témoin ». Dans cette dernière, l’exploitant ne change pas ses modalités de gestion du sol. A chaque session de terrain, des pièges sont mis en place pour capturer les auxiliaires de cultures et la biodiversité peut être mesurée selon chaque zone étudiée.
 
La plus-value principale de ces actions c’est l’apport en biodiversité « Les engrais verts c’est un régal pour les insectes qui attirent aussi toute une biodiversité comme les oiseaux, les lièvres… », « J’ai des espèces floristiques et une faune assez rares : un couple de faucons crécerelle, des dames de onze heures, de l’alchémille des champs …». L’autre avantage tiré de ces aménagements est la plus-value paysagère : « C’est vachement plus joli des fleurs dans les vignes que du sol nu, désherbé !».
 

Place des actions dans l’environnement de l’exploitation

Cela demande des investissements matériels et surtout beaucoup de bricolage pour limiter les coûts. Ainsi, deux semoirs ont été fabriqués à partir d’éléments récupérés pour semer des couverts permanents sous les rangs de vigne, des couverts hivernaux dans les inter-rangs mais aussi les entretenir avec la création d’une tondeuse inter-cep montée sur effacement hydraulique permettant un débit chantier rentable de 5km/h.

Mettre en place une gestion durable des sols plus favorable à la biodiversité c’est reconcevoir son itinéraire technique global et voir les enherbements comme des alliés. Il faut travailler avec la nature et se servir des services agro-écosystémiques qu’elle nous rend (décompactions sols via racines, gîte et couvert pour faune auxiliaire…).

Reproductibilité des solutions mises en œuvre et développement de l’engagement

« Il faut communiquer largement sur les bénéfices de ces pratiques de gestion alternative des couverts. Aujourd’hui, la plupart des voisins s’y sont mis, c’est facile à gérer dans les inter-rangs ». Il explique que pour convaincre d’autres agriculteurs il suffit de leur montrer ce que ça apporte à la vigne d’un point de vue agronomique : « Les sols sont appauvris, dégradés, si on veut les restaurer, il va falloir faire quelque chose ! ». 
Il faut aussi montrer que d’un point de vue économique, il n’y a pas de freins « ça coute juste une réorganisation mais pas tellement d’argent ». De plus, « Les dépenses d’engrais chimiques diminuent drastiquement, il faut palier avec des engrais organiques comme du fumier de cheval.»
« C’est une conviction personnelle » 

Poursuite et développement de l’engagement

Nous poursuivons la mise en œuvre à travers le projet VERTIGO des pratiques de gestion alternative des enherbements et Agrifaune nous permet de poursuivre les suivis de la faune auxiliaire qui découle de ces couverts.
Nous souhaitons aller plus loin avec la mise en place de nichoirs adaptés aux chauves-souris, aux mésanges, merles et autres oiseaux visibles sur l’exploitation.
La diffusion des résultats se fait localement par les discussions entre voisins et à plus large échelle via les différentes journées technique et présentations des essais organisées par la Chambre d’agriculture de la Gironde.
 

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